Coin à Martin

Coin à Martin

On entend parfois qu’il faut laisser des choix aux élèves quant aux activités à faire pour apprendre sur un sujet. Toutefois, on peut se demander si le fait de préférer une activité, tout en soutenant la motivation, entraîne un meilleur apprentissage. C’est le sujet d’un texte que nous allons vous présenter.

 

Pour comprendre le lien entre l’apprentissage et le fait d’aimer une activité, Clark a fait une analyse à partir d’un ensemble de recherches. Il en a retenu neuf qui traitaient à la fois du niveau des élèves, du type d’activités et des résultats par la suite. En ce qui a trait aux élèves, on les a classé selon qu’ils étaient à l’aise avec un sujet ou qu’ils éprouvaient de la difficulté. Pour les activités, on a utilisé comme critère le traitement de l’information. Il y a la catégorie des activités structurées où l’information est classée, traitée et présentée à l’élève et la catégorie des activités où l’information est présente, mais où l’élève doit explorer et traiter l’information pour la structurer.

 

Un premier constat, c’est que dans les tâches qui demandent moins de traitement de l’information, les élèves plus à l’aise performent un peu mieux que les autres. Toutefois, dans les tâches où il faut traiter l’information, l’écart est plus marqué. Les élèves au faible rendement apprennent moins et les élèves avec un bon rendement apprennent plus. Les élèves qui ont des difficultés profitent plus des activités structurées et les autres élèves apprennent plus quand les activités leur demandent plus d’efforts.

 

Un deuxième constat appuyé par des études antérieures, les élèves ont tendance à préférer les activités qui leur demande le moins d’effort par rapport à la quantité d’apprentissage qu’ils font. On veut d’abord et avant tout en apprendre plus pour moins d’efforts. Par contre, les élèves ne jugent pas toujours bien ce qui leur donne le meilleur résultat. De plus, des élèves ayant des difficultés ont préféré des activités moins structurées. Les chercheurs ont fait l’hypothèse que le fait de faire une activité d’exploration leur permet de garder un profil bas et de moins montrer qu’ils ne comprennent pas tout. Leurs échecs seraient moins apparents. Dans les éléments à tenir compte également, on mentionne le fait qu’une activité qui utilise une méthode déjà connue apparaît souvent comme étant plus facile à réussir alors qu’une activité inconnue peut apparaître plus difficile et exigeante.

 

Au final, quand on leur laisse le choix, les élèves qui performent bien préfèrent les activités structurées qui leur demandent moins d’efforts, mais qui leur font faire peu d’apprentissage. Les élèves ayant des difficultés vont souvent choisir des activités où leurs échecs sont moins apparents au détriment des apprentissages. Il semble que les élèves ne font toujours pas les meilleurs choix d’activité selon leur niveau. C’est une généralisation et il y a sûrement des exceptions qui vous viennent en tête. Par ailleurs, il apparaît pertinent de se poser des questions sur le niveau d’implication des activités que l’on propose à nos élèves en tenant compte de leur aisance.

Références

Clark, R. (1982). Antagonism between achievement and enjoyement in ATI studies, Educational Psychologist, 17 (2), 92-101.

https://doi.org/10.1080/00461528209529247.